Des matrones formées et équipées pour sauver des vies

Échange d’une animatrice avec une matrone à Bouar

En République centrafricaine, le taux de décès maternels est encore élevé. 48% des femmes accouchent à la maison ou en cours de route en allant dans un centre de santé. Le dernier rapport de l’ONU SIDA montre qu’en moyenne, sur 10 000 femmes enceintes, au moins 880 décèdent en au moment de l’accouchement.

Le gouvernement, en collaboration avec des partenaires internationaux et des organisations non gouvernementales nationales, veut réduire la mortalité maternelle.

En réponse à cette situation critique, L’ONG nationale Initiative pour la démocratie et le développement durable en partenariat avec le ministère de la Santé et la population avec l’appui technique et financier de l’UNICEF et des partenaires de la Pologne a organisé des formations destinées aux matrones.

Les matrones qui ont été formées par l’ONG I3D à travers les sages-femmes et des spécialistes gynécologie-obstétrique de la Pologne sont dans les localités de Bouar, Bossangoa et Bouca.

Exercice pratique avec une matrone à Bossembélé

Les matrones gardent une forte influence. Peu à peu, elles sont sensibilisées et formées par les sages-femmes et des spécialistes en gynécologie-obstétrique.

Témoignages

Marie – Angèle, matrone au village Gbakaba, située à 40 km de la ville de Bossangoa axe Bossembélé. Elle a commencé ce métier lorsqu’elle avait 20 ans et sa progression avec la formation reçue à Bossangoa auprès des spécialistes en santé maternelle et infantile, venus de la Pologne en avril 2023, l’ont permis d’améliorer ses prestations auprès des femmes enceintes de leur village.

Brigitte Kanga, matrone formée à Bossangoa en novembre 2024, a saisi cette opportunité pour perfectionner ses compétences : « Nous avons appris des techniques efficaces pour l’accouchement, ainsi que des méthodes pour les visites à domicile afin de suivre la santé de la mère et de l’enfant. Nous avons également découvert comment conseiller les femmes sur l’importance des examens prénataux. Auparavant, l’assistance que nous apportions n’était pas dynamique, mais cette formation nous a permis d’identifier de nombreux aspects à corriger ».

La maison est pratiquement le seul endroit où les femmes paysannes accouchent en RCA. La plupart d’accouchement à domicile sont assurés par les matrones.

Intégrer les matrones dans le système de santé formel permet non seulement de sauver des vies, mais aussi de renforcer la confiance et la collaboration au sein des communautés locales.

Les soutiens de la fondation Redemptoris missio, Misje Sercanow (Pologne), la Fondation Eleva et des Fonds de l’UNICEF a permis de former, 25 matrones à Bossembélé, 60 à Bouca, 84 à Bossangoa et 116 à Bouar et de fournir des équipements essentiels pour réduire les risques liés à la grossesse et à l’accouchement.

Les matrones doivent avoir un rôle d’accompagnante plus que d’accoucheuse. Une vraie prise en charge médicale rapide des cas compliqués permettrait de limiter les décès de femmes et de bébés au moment de l’accouchement dans les communes et villages de la RCA. Si les matrones sont convaincues, il leur reste encore à convaincre les femmes enceintes des villages isolés de se rendre dans un centre de santé le plus proche. Beaucoup préfèrent encore accoucher à domicile, par pudeur ou par tradition.

 

 

 

 

 

 

 

0 réaction sur “ Des matrones formées et équipées pour sauver des vies ”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.Les champs obligatoires sont indiqués avec *